«  Cette collection répresente une certaine idée du luxe, un mélange d’artisanat et de rareté, emprunt de liberté. J'ai aimé cette première collection instinctive et sans à priori, inititié par une femme véritablement inspirée. »

Marie Gas

Comme le goût des belles choses, le style ne s'apprend pas, il est une valeur innée. Et assurément, Marie Lichtenberg l'a dans le sang. Rédactrice phare du magazine ELLE depuis plus de 10 ans, la belle styliste vient de lancer sa marque éponyme. Son leitmotiv ? Se jouer des conventions et de l'attendu. Sa première collection de blouses et robes brodées, conçues entièrement à la main (plus de 80 heures de travail sur chaque pièce), est à l'image de cette Parisienne: raffinée, originale, emplie de références mais terriblement moderne, pleine d'un humour exquis. Comment alors pouvait-il en être autrement que de retrouver ses créations chez BY MARIE, avenue George V ?
Rencontre avec une créatrice qui pense le vêtement autrement.

Marie, pourquoi avez-vous voulu passer du stylisme de magazine à la création?

Cette idée fait son chemin depuis plusieurs années. Il y a 5 ans, j'avais commencé à travailler sur une ligne de joaillerie, ma passion. En effet, grâce à ma mère collectionneuse, je me suis toujours intéressée aux bijoux, notamment ceux de la fin du 18e siècle, début 19e. Mais cela n'avait pas abouti et me laissait sur ma faim. Alors, il y a un an, après 10 années passés à la rédaction du ELLE et mon premier accouchement, j'ai eu envie d'apprendre un métier, de me nourrir de quelque chose de nouveau. L'aventure a ainsi débuté.

Mais vous êtes-vous lancée parce que vous sentiez un vide, une demande, un besoin de mode?

Pas du tout. Je suis juste partie de l'impression que la rareté n'existe plus. Aujourd'hui, ce qui coûte cher, même très cher, n'a plus rien d'exclusif. On le retrouve dès sa sortie sur les it-girls (et leurs mères !), posté sur Instagram, commenté sur des blogs. Personnellement, j'adore chiner, les pièces qui ont une histoire, un vécu. Je voulais retrouver cet esprit dans quelque chose de neuf, de précieux et surtout de travaillé par l'homme. Le but était donc de faire quelque chose de joli et d'unique, même si je ne sentais pas forcément de demande.

Quel a donc été votre processus créatif ?

Je l'ai pris à l'envers. Pour commencer, je n'avais pas l'idée d'une pièce bien précise. Travailler en Inde, un pays que j'adore, venait comme une évidence. Puis, je ne voulais pas lâcher cette idée de bijou, et la seule chose qui pouvait s'en approcher, en matière de préciosité et de délicatesse, c'était la broderie. J'ai donc été faire des recherches à la bibliothèque et je suis tombée sur une ancienne technique, le "french knot", qui donne un relief incroyable. Je me suis ensuite penchée sur le tissage, et suis tombée amoureuse de l'Ikat. Enfin, j'ai réfléchi aux détails qui viendraient compléter et sublimer cette broderie. La dernière étape fut de penser au vêtement en lui-même. Il m'a donc fallu 6 mois pour seulement trouver le concept de cette ligne.

Justement, pouvez-vous nous présenter cette collection ?

Il s'agit d'une ligne de blouses, robes et djellabas haut-de-gamme, en Ikat de coton et soie brodé, sensuelles, délicates et irrévérencieuses puisque le thème des broderies est le Kâma-Sûtra. J'ai choisi ce thème pour donner un twist moderne à une technique ancestrale. Elles se boutonnent par une perle véritable montée sur de l'or 14 carats.

Vous donnez l'impression de n'avoir fait aucun compromis avec cette ligne...

C'est le cas, zéro compromis, car je ne fais pas de la mode, je fais de l'artisanat. Il faut 2 mois pour tisser 4 robes, et entre 50 et 80 heures de travail manuel de broderie sur chaque pièce. Donc lorsque l'on me disait que cela allait prendre 6 mois de fabrication: Ok. Que cela va coûter tant: Ok...

Et pourquoi avoir choisi de faire fabriquer cette collection en Inde ?

C'est un pays qui m'a toujours fait rêver. C'est là-bas que l'on trouve les femmes les plus chics au monde. Aussi, ce n'est pas un prix intéressant que l'on va chercher en Inde, c'est un savoir-faire inégalé et une passion pour leur métier. Je suis donc partie là-bas comme pour un voyage initiatique et j'y ai fait des rencontres incroyables. Ainsi, l'Ikat est tissé à Jaipur, d'où viennent également les perles montées sur or, et les broderies sont faites dans un atelier uniquement d'hommes à Bombay. Ils ont accepté de travailler avec moi car ils n'avaient encore jamais brodé de dessins inspirés du Kâma-Sûtra !

Et si vous deviez choisir une ou plusieurs égéries pour cette collection ?

Susan Sarandon, Lauren Hutton, Loulou de la Falaise.

Une prochaine collection est à venir ?

Oui, dans la même veine, dictée par la même philosophie et la même quête de qualité exceptionnelle.

Parlons un peu de BY MARIE, qui propose vos créations dans la boutique de l'avenue George V à Paris. Que vous inspire notre enseigne?

Pour moi, elle est incarnée par Marie Gas. C'est une découvreuse de talents unique. Elle m'a fait connaître tant de marques ! Je sais qu'elle voyage beaucoup pour dénicher des créateurs avant tout le monde et n'a pas peur de prendre des risques. Comme moi, elle n'attend pas la demande mais veut créer et susciter le désir. Elle est sans compromis. Notre rencontre autour de cette collection a été un moment de bonheur car nous partageons les mêmes valeurs. Elle a de suite compris la collection, de sa genèse au produit final.

 Vous souvenez-vous d'un achat particulier chez BY MARIE ?

Des bijoux Dezso, des pantalons Stouls et des pièces bohèmes Talitha.

Dernière question: votre collection est un appel au voyage. De quelle destination rêvez-vous aujourd'hui ?

Du Mexique et de l'Uruguay.

Les modèles tissés et brodés à la main de Marie Lichtenberg sont disponibles chez BY MARIE,
8 avenue Georges V, 75008 Paris Tel: 01 53 23 88 00 et

Place de la Garonne, 83990 Saint-Tropez Tel: 04 94 97 44 60.