BY MARIE RENCONTRE

LAURENCE MAHEO

Dans un paysage de mode souvent trop formel et borné, Laurence Mahéo et sa marque La Prestic Ouiston font
figure d'ovni. En effet, la créatrice bretonne, également dirigeante d'un domaine d'ostréiculture, a choisi la
liberté comme fil conducteur créatif et moral. En ressort des collections chaque saison plus étonnantes,
subtilement poétiques et dictées par une folle envie de différence. Forcément, cet état d'esprit qui fait la part
belle à l'unique ne pouvait que séduire Marie Gas, qui accueille depuis déjà quelques saisons dans ses
boutiques les collections La Prestic Ouison et pour la première fois sur l'e-shop de BY MARIE.


Rencontre rafraîchissante et iodée avec une créatrice à part.

 

 

Votre parcours et votre vision de la mode font de vous une personnalité à part. Comment en êtes-vous venue à devenir créatrice ?
 

Comme pour beaucoup de designers, le terrain familial et l'enfance ont joué pour beaucoup dans le métier que j'exerce aujourd'hui.

Mes grands-parents avaient une boutique de tissus. C'est surement pour cela que je suis devenue très exigente sur les étoffes. Comme je passais beaucoup de temps avec eux, j'ai naturellement voulu devenir couturière à l'âge de 6 ans. Mais ensuite, le chemin avant la création de ma maison n'a pas été une route pré-tracée ...

C'est-à-dire ?

 

J'ai toujours plus ou moins travaillé autour des vêtements mais sans l'idée directrice de fonder un jour ma maison. Un de mes premiers jobs, après mon arrivée à Paris, a été d'ouvrir une boutique aux Puces de Clignancourt. Puis j'ai chiné des pièces pour plusieurs stylistes, notamment en Italie, avant de devenir moi-même styliste pour une grande maison. J'ai ensuite fait pour m'amuser quelques pièces uniques, qui ont été vendues à la boutique du Club 55, à Saint-Tropez. C'est là que j'ai fait la rencontre professionnelle de ma vie, avec Régine Bérault, directrice artistique du Bon Marché. Elle me demande alors de participer à l'exposition "Factory" du Grand Magasin parisien en 2010. C'est à la suite de cela qu'elle me convint de produire mes vêtements en plus grande quantité, et donc de créer ma maison. Je l'ai écouté, et la Prestic Ouiston était née.
 

D'ailleurs, pourquoi avoir choisi ce nom ?
 

J'ai lu tout et n'importe quoi dans la presse sur l'origine de ce nom. En réalité, rien de bien extraordinaire: ce sont les noms de mes deux poupées d'enfance. 

Aujourd'hui, comment décririez-vous votre marque ?

 
Libre, artistique, artisanale et luxueuse. Ce sont des valeurs auxquelles je ne dérogerai jamais. Nos broderies sont faites par l'atelier Ibaba au Rwanda, à la main. Idem pour nos sabots, fabriqués en Bretagne, par un artisan qui m'avait connu enfant. Nos avons également fait nos bijoux broches en collaboration avec Macon & Lesquoy.

«Libre, artistique, artisanale et luxueuse.
Ce sont des valeurs auxquelles
je ne dérogerai jamais.»

Vous portez aussi, vous l'avez confié, une attention toute particulière aux tissus que vous utilisez. Pourquoi cela ?

 

Parce que je veux mettre en exergue la rareté, quelque chose qui rend une beauté unique. Je pousse le luxe dans le choix de mes étoffes au moindre détail de sa fabrication. Je ne ferai jamais de compromis. Alors oui, cela a un coût, mais aussi une durée de vie exceptionnelle.

 Qu'est-ce qui vous plait le plus aujourd'hui dans la création ?

 
Le fait qu'un vêtement est un outil de communication, c'est parler sans rien dire. Alors si je peux aider qui pense comme moi à s'exprimer, j'en suis ravie.

On met souvent en valeur votre différence marquée avec le reste du monde de la mode. Savez-vous pourquoi ?

 
Sûrement parce qu'aujourd'hui, j'ai décidé d'être libre. J'ai peut-être trop écouté, à un moment, ce qu'il fallait faire pour rentrer dans les clous et la nomenclature du système de mode actuelle. Aujourd'hui, je reprends cette liberté. Je m'adresse seulement aux gens qui s'intéressent vraiment au projet. Finalement, être libre dans la mode, c'est être punk.

 

Et comment cela va-t-il se traduire concrètement ?

  

Déjà, je reviens à créer seulement deux collections par an, que je prends le temps de réfléchir, de sourcer et de peaufiner. Je n'enverrai plus jamais quelque chose dont je ne suis qu'à moitié fière. Aussi, je propose de nouveau des pièces uniques, lors de rendez-vous particuliers dans notre showroom. Je ne m'interdis pas non plus de faire de l'enfant dans quelques mois. Et pourquoi pas de la décoration ...
 

Vous ne suivez donc pas de modèles ?

 
En tout cas, pas de marques, mais plutôt de femmes, celles qui n'ont pas eu peur d'imposer leurs idées et convictions. Elles s'appelaient Françoise Sagan, Simone Veil, Bulle Ogier, Jeanne Moreau ...

Vous portez aussi, vous l'avez confié, une attention toute particulière aux tissus que vous utilisez. Pourquoi cela ?

 

Parce que je veux mettre en exergue la rareté, quelque chose qui rend une beauté unique. Je pousse le luxe dans le choix de mes étoffes au moindre détail de sa fabrication. Je ne ferai jamais de compromis. Alors oui, cela a un coût, mais aussi une durée de vie exceptionnelle.

 Qu'est-ce qui vous plait le plus aujourd'hui dans la création ?

 
Le fait qu'un vêtement est un outil de communication, c'est parler sans rien dire. Alors si je peux aider qui pense comme moi à s'exprimer, j'en suis ravie.

On met souvent en valeur votre différence marquée avec le reste du monde de la mode. Savez-vous pourquoi ?

 
Sûrement parce qu'aujourd'hui, j'ai décidé d'être libre. J'ai peut-être trop écouté, à un moment, ce qu'il fallait faire pour rentrer dans les clous et la nomenclature du système de mode actuelle. Aujourd'hui, je reprends cette liberté. Je m'adresse seulement aux gens qui s'intéressent vraiment au projet. Finalement, être libre dans la mode, c'est être punk.

 

Et comment cela va-t-il se traduire concrètement ?

  

Déjà, je reviens à créer seulement deux collections par an, que je prends le temps de réfléchir, de sourcer et de peaufiner. Je n'enverrai plus jamais quelque chose dont je ne suis qu'à moitié fière. Aussi, je propose de nouveau des pièces uniques, lors de rendez-vous particuliers dans notre showroom. Je ne m'interdis pas non plus de faire de l'enfant dans quelques mois. Et pourquoi pas de la décoration ...
 

Vous ne suivez donc pas de modèles ?

 
En tout cas, pas de marques, mais plutôt de femmes, celles qui n'ont pas eu peur d'imposer leurs idées et convictions. Elles s'appelaient Françoise Sagan, Simone Veil, Bulle Ogier, Jeanne Moreau ...

Vous donnez l'impression de vouloir renverser
le système en place ...

 

Pas du tout, je veux seulement que mes clientes se sentent bien, dans des vêtements sincères. Faire la révolution dans la mode ne m'intéresse pas, je le fais déjà avec mes huîtres.

 

Justement, les huîtres, parlons-en. Vous avez repris le domaine ostréicole familial situé dans la baie du Morbihan, mais dépassez désormais légèrement ce rôle de chef d'entreprise ...

 

Oui, car en plus de proposer mes huîtres avec ma marque Maison Mer, j'ai décidé de partir en croisade contre la grande mascarade du marché de l'huître actuelle. Ainsi, j'ai réuni autour de moi plusieurs ostréiculteurs qui travaillent de manière traditionnelle. Comme un fruit, une huître est vivante et a besoin de temps pour grandir, sans aide artificielle et chimiques. Malheureusement, la sur-consommation de ce produit noble a poussé les géants de l'industrie a accéléré sa croissance, livrant ainsi des huîtres quasi-bioniques ! Je souhaite dans ce combat alerté les autorités mais surtout les consommateurs qu'il existe une manière de produire et consommer différente et respectueuse de l'environnement.
 

Existe-t-il des passerelles entre vos deux casquettes ?


J'aimerais vraiment les développer. Aujourd'hui, par exemple, j'habille mes bourriches avec les imprimés de la saison, mais j'aimerais aller plus loin. Comme créer un lieu unique sur mon domaine, à Baden avec le Grand Hôtel Amour (où j'ai proposé mes huîtres en décembre dernier, dans leur hangar). Ca serait un endroit où l'on pourrait acheter les collections La Prestic Ouiston, tout en mangeant quelques huîtres mais surtout en découvrant cette culture grâce aux cultivateurs présents sur place.

 

Quelle est aujourd'hui votre plus grande fierté ?

Celle d'avoir réussi à combiner mes trois casquettes. La troisième, la plus importante, c'est celle de mère.